Dans un article paru le 10 novembre dans le quotidien en ligne l’Avenir.net, la RTBF se livre, par la voix de son porte-parole Bruno Deblander, à un exercice de communication.
article complet :
http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=9167031
Les chiffres d'audience de La Trois ?
Nous ne sommes pas habilités à les donner.
Par qui ? Je ne comprends pas.
Nous ne sommes pas habilités à les donner.
Par qui ? Je ne comprends pas.
Nous disposons de ces chiffres, mais nous les avons achetés dans le but d'optimiser la programmation. Nous sommes donc les seuls à en disposer.
Je comprends mieux : la RTBF a acheté l’exclusivité de ces chiffres car elle ne souhaite pas les communiquer. Est-ce cohérent avec les missions d’un service public et surtout, cela est-il conforme aux termes du contrat de gestion de la RTBF ?
Or, les résultats du CIM (*) n'ont de valeur que parce qu'ils sont contradictoires.
Raison de plus pour ne pas les soustraire à la contradiction.
«Pour apparaître dans le calcul des audiences, il faut avoir obtenu 1 % pendant au moins un an.» Impossible, puisque La Trois a seulement un gros mois d'existence.
La technique et ses limites ?
Si elle ne peut communiquer de chiffres, la RTBF indique néanmoins «ne pas avoir à rougir de ses premiers résultats.
Depuis la phrase précédente, la technique a fait un bond spectaculaire puisque les chiffres sont à présent disponibles.
Nous sommes satisfaits.
La Direction de la RTBF et son porte-parole sont satisfaits. L’histoire ne nous dit pas si le téléspectateur l’est aussi, mais évidemment, cela est secondaire.
Soyons clairs : c'est une chaîne OVNI.
Regardée par des Martiens ? Conçue par des extra-terrestres ?
Elle n'est pas construite dans la logique de fédérer et d'obtenir une audience tout au long de la journée.
C’est vrai qu’on n’y passe pas de publicité (enfin, une bonne nouvelle). Quelle importance, dans ce cas, de faire ou non de l’audience ?
Nous avons aussi obtenu des résultats encourageants (...) Nous sommes même devant certains opérateurs privés.
Car les chiffres des opérateurs privés sont disponibles, eux. C’est vraiment le monde à l’envers.
Le niveau de couverture par semaine et partant d'une vision de 15 minutes au moins est comparable à celui de Arte et dépasse TV5 ou AB4.
J'imagine que ces chaînes concurrentes seraient ravies de savoir que la RTBF, disposant de chiffres complets, annonce des résultats comparables ou supérieurs aux leurs sans qu’ils puissent les contester (ou les confirmer) par des analyses contradictoires...
On le voit, en choisissant d’opacifier le débat et en faisant de l’audimat une sorte de secret défense, la direction de la RTBF, par la voix de son porte-parole, en dit finalement très long sur des tas de choses : la vision qu'elle a de ses missions, de son public, de ses concurrents...
On ne manquera pas, pour finir, de s’arrêter un instant sur la note de bas de page, seule “touche personnelle” de l’auteur de l’article :
(*) CIM : Centre d'information sur les médias, qui calcule les audiences à destination des publicitaires.
C'est dire si leurs clients sont intéressés par les résultats d'audience d'une chaîne qui ne passe aucun de leurs spots ! Espérons cependant que les résultats des analyses du CIM n'en souffrent pas et qu'en tant que téléspectateurs citoyens, nous soyons un jour autorisés à y avoir librement accès...
...on sent la pression de l'audimat dans la plupart des émissions, cette semaine "Questions à la une" présentait : pornographie, pédophilie sur le net et polygamie. On a déjà vu ça des dizaines de fois. Infos nouvelles ? Je n'en ai pas vus. Racoleur ? ça, oui !
RépondreSupprimerA suivre prochainement :
RépondreSupprimerUn article qui revient sur la méthodologie utilisée par le CIM pour calculer l'audimat...
De quoi alimenter la réflexion !