jeudi 30 septembre 2010

La Trois sans le JT de la VRT


On nous l’annonçait comme une petite révolution : la diffusion du journal télévisé de 18 heures de la VRT, sous-titré, tous les jours à 20h15 sur la Trois. On a toujours rien vu. En effet, le projet est postposé à une date encore inconnue. Les raisons de ce revers sont essentiellement techniques. La RTBF aurait dû faire l’acquisition d’une machine pour reprendre les programmes de la VRT, machine qu’elle n’a visiblement pas. Alors, soit la livraison de la machine a eu pas mal de retard, soit la chaine n’était pas au courant qu’une machine spécifique était nécessaire pour effectuer la liaison entre les deux chaînes. Personne n’aurait pu les prévenir avant ?

mercredi 29 septembre 2010

Quel avenir pour ”Arte Belgique”?

La Trois sera sans doute, pour nous et pour la RTBF, la plus passionnante chaîne de télévision, en terme de “service public”.

Hélas, il est à craindre qu’elle ne sera vue que par un public minoritaire. Et que beaucoup (volontairement, ou par amateurisme?) a été fait pour qu’il en soit ainsi.

On constate une sorte de fatalisme, une absence d’ambition de la direction, quand François Tron, le directeur des télévisions, répond à Alain Gerlache, le 24 septembre, dans Inter-Médias: quand à l’audience, “si on oscille entre 1% et 2%, je suis content”.

La presse quotidienne semble faire un effort (notamment Le Soir qui, à l’occasion de cette naissance, a renouvellé la présentation de sa page télé, et, hélas, supprimé les programmes radio), mais ce n’est pas du tout le cas pour la presse hebdomadaire. Or, ces magazines permettent sans doute d’atteindre justement un vaste public populaire.

Prenons comme exemple la presse télé et la presse féminine. Dans les grilles qui détaillent les programmes TV, au jour le jour, de la semaine à venir, aucun espace n’est consacré à La Trois, pour sa première semaine: ni dans Ciné-Télé-Revue, Télépro, Télé-Pocket, Flair ou Femmes d’Aujourd’hui.
Quant à Télémoustique, il la relègue en cinquième page de ses programmes, à côté de TV Breizh, sur un quinzième de page, et sans illustration.

D’autre part, il me semble contreproductif de clamer partout que cette chaîne sera réalisée avec presqu’aucun financement ( “une nouvelle chaîne créée sans argent”, Le Dernière Heure, 08/09/2010). Cela ne fait pas très sérieux dans le monde des médias.

Mais pire... Quelle injustice! La Trois, qui symbolise désormais si bien les missions de service public, devrait être prgrammée et promotionnée avec un budget de survie, à l’inverse de La Une, et surtout de La Deux, cette dernière se reprofilant désormais officiellement comme une chaîne “lifestyle” (branchouille, mode...), style tant apprécié par les annonceurs.
L’argent de la dotation irait donc surtout aux deux premières chaînes qui, progressivement, appliqueront de moins en moins les obligations du contrat de gestion. Cherchez l’erreur. Viendra sans doute un jour où l’Union européenne, qui traque la concurrence déloyale notamment envers les chaînes privées, exigera, avec raison, que la dotation ne finance plus que La Trois.

Ne rien coûter, c’est quand même un budget d’un million d’euros par an. Le chiffre est cité par Le Soir du 08/09/2010. Mais est-ce beaucoup ou non par rapport à Arte Belgique, ce décrochage ertébéen qui nous empêche de découvrir l’intégralité de la programmation de la chaîne franco-allemande?

Comme vient de le souligner avec courage Anne Sandront dans L’Avenir, ce 25/09/2010: “en son temps, Arte Belgique avait permis d’évacuer de La Deux des missions de service public”. Pour tenter de mieux séduire les annonceurs, la RTBF avait décidé de décaler la culture de 20H vers la fin de la soirée sur La Deux, pour y programmer, en lieu et place, les émissions de Delarue, des séries et le feuilleton de France3, “Plus belle la vie”.
Pour éviter la critique, et continuer de pouvoir affirmer qu’elle diffusait de la culture en prime-time, elle a négocié un décrochage en début de soirée sur Arte pour y proposer “50 degrés Nord”.

À l’occasion du 1er anniversaire de ce talk-show quotidien de l’actualité culturelle, une conférence de presse fut organisée. La ministre Fadila Laanan y annonça que “...plus de 30.000 personnes regardent quotidiennement cette émission “.
Carine Bratzlavsky, la représentante de Arte Belgique, expliqua ensuite que, sur sa chaîne, “l’audience a augmenté de 30% de part de marché”.
Mais personne ne semble oser détailler plus clairement les audiences respectives des différentes diffusions: le passage sur le canal Arte à 20H15 et la rediffusion sur La Une selon un horaire variable, entre 23H30 et 01H00 du matin.
Il faut attendre une question d’une journaliste pour enfin découvrir que... l’audience sur le canal d’Arte est des plus minimes: “Une moyenne de 8.000 téléspectateurs durant la saison écoulée”, concède Mme Bratzlavsky.
À la fin de cette conférence de presse, j’ai demandé de nous préciser le profil de ces 8.000 téléspectateurs qui regardaient ce programme et Carine Bratzlavsky nous confirma qu’il s’agissait du même public que celui qui regarde Arte régulièrement et le caractérisa de: “...profil socioprofessionnel élevé”.

Et combien coûte donc Arte Belgique? Près de trois fois plus (cette somme étant versée en plus de la dotation) que la somme annoncée pour La Trois, soit, selon les années, plus ou moins trois millions d’euros.

Maintenant que le public a pris l’habitude de regarder La Deux défigurée et qu’il y a, grâce à la nouvelle chaîne de la RTBF, une réelle programmation culturelle proposée à des heures “convenables”, comment se fait-il que ni la majorité politique, ni la RTBF, ni la presse écrite ne posent ouvertement la question: à quoi sert encore Arte Belgique?

Source: Lettre “Consoloisirs” N°7 (2010) du 27 septembre 2010.
Bernard Hennebert.
http://www.consoloisirs.be/

lundi 27 septembre 2010

la Trois: tant mieux, mais...

C'est ce samedi à 20h50 qu'était officiellement lancée la Trois, la nouvelle chaine de la RTBF. Depuis quelques jours déjà, on pouvait y voir des bandes-annonces vantant son slogan: "plurielle, utile, et ouverte sur le monde". Et en effet il faut constater qu'avec de la culture, des programmes pour enfants, sans publicité et sans sponsoring, la Trois semble avoir tout de la chaine parfaite.
Tant mieux donc, et profitons-en. Mais nous ne manquerons pas de rester attentifs, dans les prochaines semaines, à la manière dont celle-ci évoluera. Car lorsqu'en son temps Rtbf la Deux avait vu le jour, c'était aussi avec (entre autres) pour mission d'être une chaine utile et ouverte sur le monde, et que l'on voit ce qu'il en est advenu.
La Trois sera-t-elle regardée? Privilégiera-t-elle vraiment des programmes de qualité? L'avenir (et Rtbf89) nous le dira.


PS: Pour savoir comment regarder la Trois, rendez-vous sur www.rtbf.be/jecaptelatrois

dimanche 19 septembre 2010

La publicité à la RTBF


Les chaines de la RTBF, officiellement chaines de service publique, ressemblent de plus en plus aux chaines privées, le problème est bien connu. Regardons de plus près le problème de la publicité. Sur ces chaines, la publicité devrait être limitée et surtout consacrée à des associations de services publiques (campagnes anti cancers,…), à des annonces gouvernementales, etc. …
Pourtant ce genre de publicités y est marginalement représenté. La RTBF se laisserait-elle tenter par les sirènes de l’argent facile ? Et pire, l’enchainement de certaines publicités est parfois malheureux. Comme par exemple, cette publicité pour une marque de produits anti cholestérol, tout juste suivie par une publicité vantant les mérites d’un restaurant bien connu pour ses pizzas peu chères…mais dégoulinantes d’huile et de fromages. Pas terrible...
Reste un gros point d’interrogation : si la RTBF était capable de mieux gérer l’argent de sa dotation, aurions-nous droit à la prouesse des chaines publiques françaises et allemandes, c’est-à-dire, une interdiction pure et simple de la publicité après 20h ?

vendredi 17 septembre 2010

« Questions à la Une » du 15 septembre


En regardant l’émission « Questions à la Une » consacrée à la viande Hallal de ce mercredi 15 septembre, une chose m’a interpellée. Pourquoi avoir pris la décision de ne pas montrer plus d’images tournées par l’association Gaïa dans des abattoirs qui en produisent ? Pour rappel, afin que la viande soit Hallal, il faut que l’animal soit égorgé sans étourdissement avant de se vider de son sang, tourné vers la Mecque et en prononçant une formule rituelle. Un mode d’abattage qui a été reconnu comme causant d’indéniables souffrances à l’animal.


Attention, je ne pointe pas du doigt les personnes qui font le choix de manger Hallal. C’est leur plein droit. Je trouve seulement dommage de la part d’une émission comme « Questions à la Une » de ne pas leur donner une information complète qu’ils méritent. Pour filmer des gens qui mangent de la viande Hallal dans une célèbre chaine de restauration rapide, aucun souci… mais pour montrer comment cette viande est arrivée dans les assiettes, là ça coince. Les images seraient trop dures. Au point de se contenter de montrer une mini séquence, et en vitesse accélérée. Pourtant, pensez aux images de zones en guerre, de charniers ou de meurtres diffusées lors de certains JT, sans que cela ne semble déranger les journalistes. Quand on sait que 92% de la viande de mouton en Belgique est tuée sans étourdissement de l’animal (car plus rentable), il est temps de conscientiser les téléspectateurs à ce qu’il se passe derrière les murs des abattoirs. Si on est capable de manger un animal tué de cette façon, alors on devrait être capable de regarder en face ce qu’il a, d’abord, vécu.

Etude: les jeunes et la RTBF

La RTBF et les jeunes, voilà bien un thème de débat. Alors que la RTBF promet avec la Trois de nombreuses nouveautés pour le "public jeunesse", force est de constater qu'il n'existe aujourd'hui que très peu d'émissions à destination des jeunes sur la RTBF télé, et que quasi-aucune ne leur donne réellement la parole.

C'est également le constat posé par Olivier Hargot, jeune diplomé de l'ISFSC (Institut Supérieur de Formation Sociale et de Communication) qui a réalisé une étude sur "l'espace jeunes" à la rtbf. Intitulée "Sur place où ca se passe",
l'étude pose à la fois un constat sans concession sur la situation actuelle, et propose des pistes de solution.

Retrouvez l'intégralité de l'étude ici

jeudi 16 septembre 2010

Le nouveau site d’info de la RTBF : déloyal ?

On sentait le coup arriver et c’est désormais chose faite: divers éditeurs de journaux (réunis par la JFB) ont attaqué en justice la RTBF pour concurrence déloyale. L’affaire vise le site d’information de la chaine qui propose quotidiennement son lot de nouvelles à la manière des sites de journaux classiques.

Mais justement, le problème est là. Le nouveau portail de la RTBF base ses revenus en grande partie sur les annonceurs (classique) et reçoit également une dotation du gouvernement. Ainsi, la RTBF outrepasserait sa mission de service public et bénéficierait d’une aide déloyale face aux éditeurs de presse.

Une précédente tentative de médiation avait échoué. La ministre de l’Audiovisuel, Fadila Laanan, a renvoyé le dossier aux Etats généraux des médias d’information.

samedi 4 septembre 2010

La RTBF vante… RTL.


Si vous avez suivi ce vendredi l’édition spéciale de la Une concernant la crise politique, vous l’avez surement remarqué: une petite plaisanterie de la part du journaliste Eric Boever reprenant l’antenne suite au direct de l’envoyé spécial à Laeken. Le présentateur déclarait avec humour qu’il n’y aurait sans doute plus d’invités le soir au palais car le Roi avait des choses à regarder à la télé, citant le match des Diables Rouges contre l’Allemagne et l’émission « Place Royale ».


Un joli coup de pub pour… RTL-TVI ! Pire, la Une passait ce soir-là « C’est du belge… » qui, malgré un fort démenti de la RTBF, cherche à concurrencer le magazine des têtes couronnées de sa concurrente (plus de 500.000 spectateurs).

jeudi 2 septembre 2010

Sur la deux, rentrée de la case documentaire

Je reçois ce matin l'invitation à l'évènement «Valse avec Bachir» via Facebook RTBF documentaire.

Ca a le look et l'odeur d'une super rentrée, mais...

Pour la ReTeBoeuF, les scopitones et Jean-Luc Delarue c'est aussi du docu...


Voici une idée des sujets annoncés sur la page facebook:

- "Do you, do you Scopitone" avec en accroche "Tout sera kitsch sur La Une à 22 h 10 sur La Une!": ça on n'en doute pas.

- "Toute une histoire": "la grossesse a eu raison de notre couple", "Ils n'oublieront jamais cette nuit avec un inconnu", "Chéri (e), ton look tue l'amour!", "Comment gérer sa grossesse quand on est célèbre?", "Elles sont devenues la maîtresse de leur ex-mari!", et j'en passe.

Sûr que ça va nous aider à
"Découvrir le monde avec audace, excellence pour enrichir notre curiosité et nos connaissances !"*

Je n'ai pas voulu en savoir plus, écoeurée. Pendant qu'Henri Storck se retourne dans sa tombe, ses admirateurs et héritiers n'ont pas fini de pleurer.

Mais bon, pas de quoi en faire toute une histoire!

*phrase d'accroche de la case docu sur Facebook, voir ici.