
On dira ce qu'on voudra, c'est tout de même un bonheur de constater que l'industrie automobile a compris les messages des amis de la planète, des citoyens inquiets, des scientifiques et autres donneurs de leçons qui ne cessent de tirer la sonnette d'alarme...
Le monde de l'automobile a fait sa Révolution : les nouvelles voitures sont enfin propres !
Il n'y a qu'à voir ou entendre, nolens volens, les publicités pour s'en convaincre.
Transcendés par la sensation de pureté qui s'en dégage, on irait presque jusqu'à prendre une douche aux extraits de voiture, tant le discours inspire confiance !
On ne s'apesentira pas davantage - pour cette fois - sur l'incommensurable bêtise de ces publicités ni sur leur caractère hautement intrusif, particulièrement aux heures de grande écoute, les plus prisées par les annonceurs.
On se bornera juste à poser cette question toute simple :
Sachant que 30% du financement de la RTBF proviennent des recettes publicitaires, notamment du secteur automobile, quel est le pourcentage de chances de voir un jour programmé, à ces mêmes heures de grande écoute, un débat contradictoire sur le véritable impact des voitures, "propres" ou non, sur l'environnement ?
Ce n'est pas nouveau et nous ne sommes pas les premiers à soulever la question mais, dans de telles conditions, quelle est la possibilité d'indépendance réelle d'une radio ou d'une télévision, au-delà de l'assurance qui nous en est donnée par le biais d'exercices de communication aussi prévisibles que vides de contenus...
Les communicateurs et les publicitaires font, à peu de choses près, le même métier et leur pouvoir de conviction réside rarement dans la valeur réelle d'une entreprise ou d'un produit, mais bien dans l'image qu'ils en projettent.
Une image si propre...
qu'on irait jusqu'à prendre une douche à l'extrait de RTBF, non ?