vendredi 14 septembre 2012

La RTBF, un service (non rendu au) public ?

Comme chaque année, à la rentrée, la RTBF fait le ménage dans ses émissions.
Depuis quelques jours elle nous propose une grille plus "branchée".

Les membres du mouvement sociopédagogique ChanGements pour l’égalité (CGé) déplorent la disparition de plusieurs émissions et particulièrement celle de « tout autre chose » (sur la Première), émission de société qui prenait le temps de déplier des questions sensibles avec tact et nuance.
Cette disparition nous interpelle d’autant plus que nous y avons plusieurs fois collaboré. Les émissions ciblant les questions d’enseignement étaient relayées sur notre site et prolongeaient les réflexions bien au-delà du direct.

Mais cet incident n’est à nos yeux que la pointe de l’iceberg. Il montre à quel point la RTBF ne comprend pas la notion d’Éducation Permanente dans le sens du décret du même nom : « l’analyse critique de la société, la stimulation d’initiatives démocratiques et collectives, le développement de la citoyenneté active et l’exercice des droits sociaux, culturels, environnementaux et économiques dans une perspective d’émancipation individuelle et collective des publics en privilégiant la participation active des publics visés et l’expression culturelle ». Cette mission fait partie du contrat de gestion de la RTBF, mais quelles sont les émissions qui y répondent réellement ? Il y en avait au moins une.

L’audimat ou « c’est ce que le public veut... » seraient la raison de cette révision à la baisse des missions de la RTBF.
Bien, mais alors en quoi est-ce encore un service public si on offre au public ce qu’il plébiscite pour capter un maximum d’auditeurs afin de vendre ses publicités le plus cher possible. Cette logique économique ressort du privé et non d’un service public !

Nous savons que cette « grande maison » ne manque pas de ressources et que bien des membres du personnel seraient demandeurs de pouvoir agir, proposer des émissions qui aillent dans le sens d’une réelle Éducation Permanente en s’appuyant sur tout ce que l’associatif peut dire ou produire.
Il s’agit avant tout d’outiller les citoyens pour qu’ils puissent se construire une réflexion personnelle leur permettant de sortir de l’émotionnel pur.
La libération de Michèle Martin a bien montré à quel point c’est nécessaire.

Pour que la RTBF reste un bien commun, au service de la collectivité (et non de chaque auditeur, téléspectateur ou internaute), nous exigeons que ces missions d’Éducation Permanente fassent partie de manière intégrante, explicite et évaluable du nouveau contrat de gestion. Sans quoi, il nous paraîtra légitime de revendiquer que les dotations de ce service (non rendu au) public soient attribuées à des médias qui remplissent effectivement ces missions.

Pour ChanGements pour l’égalité, Anne Chevalier, Secrétaire Générale

Source : 
http://www.changement-egalite.be/spip.php?article2428


CGé, mouvement d’éducation permanente

ChanGements pour l’égalité est un mouvement sociopédagogique reconnu et soutenu par l’Éducation permanente depuis plus de trente ans.
En 2007, CGé a obtenu la reconnaissance dans le cadre du Décret Éducation permanente de 2003.
Dans le contrat-programme qui nous lie à la Communauté française, nous sommes engagés
- pour l’axe 1, à développer au moins trois thématiques d’action à raison de minimum 320 heures et à développer au moins trois activités « grand public » annuelles
- pour l’axe 3.2, à produire au moins 30 analyses et 2 études par an en assurant leur publicité.

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